Chat de NDA sur Le Monde.fr

Publié le par DLR Lorraine

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Le Monde, modéré par Alexandre Piquard et Anne-Gaëlle Rico

mercredi 7 mars 2007, par phenig
 
Transformation de l’Europe, parrainages, état de la campagne présidentielle,... Nicolas DUPONT-AIGNAN échange avec les internautes du Monde sur ses propositions européennes et commente l’actualité

Cécile : Pour un simple citoyen français, Europe ou pas Europe, ça change quoi ? On ne se rend pas compte dans notre vie au quotidien...

Nicolas Dupont-Aignan : C’est tout l’objet de la démocratie que de rendre accessibles les questions compliquées. Mais c’est tout l’honneur aussi d’un homme politique que d’essayer de le faire avec honnêteté. La question n’est pas Europe ou pas Europe, la question est de savoir comment on bâtit l’Europe et avec quelles conséquences pour la France. Pour ma part, je suis convaincu qu’on ne pourra pas redresser le pays sans changer radicalement l’orientation de l’Union européenne. Délocalisations, services publics, agriculture, misère, etc.

Pour résoudre les problèmes français, il faut oser s’attaquer à leurs causes, à la fois nationales et européennes. C’est pourquoi j’ai décidé d’être candidat. Ségolène Royal, François Bayrou et Nicolas Sarkozy, en voulant revenir, chacun à leur façon, sur le vote de rejet de la Constitution européenne, s’interdisent à mon sens de résoudre les problèmes. Je propose une autre Europe et une autre France.

zyva débat : Comment intégrer les considérations sociales, culturelles et politiques dans la construction européenne ? Faut-il élargir ou simplement renforcer l’Union ?

Nicolas Dupont-Aignan : C’est toute la question. Je propose 1) de délimiter un minimum l’Europe et d’arrêter l’élargissement ; 2) de changer le fonctionnement de l’euro et la politique économique ultralibérale de la Commission, qui est malthusienne et qui fait le jeu des puissances américaine ou chinoise sur le continent ; 3) de revoir radicalement les institutions en sortant du rêve désormais mort de la supranationalité, c’est-à-dire d’un système non démocratique où l’on a confié à des gens non élus le sort des 27 pays (Commission, BCE, CJCE).

Je propose une Europe à la carte, des coopérations concrètes projet par projet, et à géométrie variable. Les nations pourraient ainsi coopérer, par exemple pour créer des universités européennes, pour investir dans la recherche scientifique, pour aider leurs industries, mais personne ne serait obligé de suivre. On pourrait avoir des coopérations à 2, à 4, à 12... Mais pour cela, il faut au préalable sortir du dogmatisme de la libre-concurrence, qui n’est que le prétexte à l’impuissance politique et que les Etats-Unis, comme la Chine, le Japon, le Brésil ou d’autres n’appliquent plus depuis longtemps.

La mondialisation est une guerre économique, il serait temps que l’Europe, à la fois se protège et se muscle. Il ne s’agit pas de revenir au protectionnisme, mais tout simplement de défendre les peuples européens qui, à force de voir l’Union européenne les oublier, deviennent de plus en plus antieuropéens, ce qui est dommage.

Savonarole : Vous qui prétendez défendre une vision ambitieuse de la France, ne pensez-vous pas que l’Europe politique est précisément une chance extraordinaire et rare pour notre pays ?

Nicolas Dupont-Aignan : C’est plutôt son tombeau, car dans une Europe à 27, si l’on passe à des décisions prises à la majorité, on peut être sûr, comme en a témoigné la triste affaire Bolkestein, que notre exception sera laminée en quelques années. Je crois au contraire qu’il faut éviter à la fois le système de la majorité, qui peut imposer à un peuple une voie contraire à son souhait, et le système de l’unanimité qui peut paralyser, par un système à la carte où ne participent que ceux qui le souhaitent. On ne construira pas l’Europe en niant la spécificité, les repères des nations. On construira l’Europe en en faisant un multiplicateur de puissance.

Souheil : Cette Europe à la carte ne comporte-t-elle pas le risque de luttes intestines à 2, à 4... ?

Nicolas Dupont-Aignan : C’est tout le contraire, car justement, on sortira des conflits inutiles et chaque peuple verra s’il souhaite s’engager dans une action. Le XXIe siècle ne sera pas un monde de grands ensembles comme on l’a cru dans les années 1950. L’homogénéité type Union soviétique ou Yougoslavie a abouti à l’éclatement. Le monde du XXIe siècle exige rapidité, agilité, esprit de réseau, innovation. Cela ne sert absolument à rien de s’épuiser à construire un ensemble homogène qui brusque les peuples, il faut au contraire relever ensemble, par des coopérations intelligentes, les vrais défis. Je tiens beaucoup par exemple à l’idée d’universités européennes, une université par pays, financées par l’Europe, qui concurrenceraient les grandes universités mondiales, brasseraient les jeunes et leur apprendraient à construire leur destin à Toulouse, Hambourg, Varsovie ou Bologne plutôt qu’à Harvard, Stanford ou Shanghaï. C’est quand même un comble d’avoir entre 200 000 et 300 000 chercheurs européens dans les universités américaines.

Ali : Pensez-vous qu’en tant que membre fondateur de l’Europe et étant un des deux pays moteurs de la construction européenne, la France peut-elle quand même se permettre de prendre un peu plus de recul ?

Nicolas Dupont-Aignan : Le pire, c’est qu’on ne devient rien du tout, puisque les dirigeants français ont eu honte du vote de leur peuple et au lieu de s’appuyer sur lui pour faire des propositions d’amélioration, ont simplement courbé la tête en espérant, après la présidentielle, revenir sur le pire conformisme bruxellois. D’un côté, Nicolas Sarkozy ose, dans son discours de Strasbourg, indiquer que le référendum est un "acte de démagogie" et proposer de faire voter la substance de la Constitution européenne par le Parlement en douce, juste après 2007. C’est la cause de ma rupture avec lui.

Et de l’autre, Ségolène Royal dans le Monde d’hier soir indiquait avec mépris qu’il faudrait de toute façon régler l’affaire avant 2009. En un mot, d’une manière certes plus discrète que Nicolas Sarkozy mais tout aussi déterminée, elle veut faire rentrer le peuple français dans le rang d’une politique suicidaire. La petite classe politico-médiatique française a décidé de faire de l’élection présidentielle de 2007 la revanche du "oui" et la normalisation de notre pays. C’est l’objet même de ma candidature que de dénoncer cette imposture.

ours : Comment vous situez-vous par rapport à Le Pen ou Villiers, qui ont toujours été contre l’UE, alors que vous avez été à l’UMP pendant des années ?

Nicolas Dupont-Aignan : Parce que je ne suis pas contre l’UE, à leur différence. Je suis pour une autre UE. Mais M. Le Pen est le meilleur allié de la pensée unique. D’ailleurs, M. Sarkozy a demandé aux maires de le parrainer alors qu’il bloque toutes les signatures pour un gaulliste comme moi. CQFD.

pat : Que pensez-vous des critiques lancées par les politiques contre la BCE ? Ne joue-t-elle pas un rôle dans la maîtrise de l’inflation donc du pouvoir d’achat ? Ne permet elle pas de financer à bas coût l’économie européenne (financement des PME, faible cout des prêts aux particuliers) ?

Nicolas Dupont-Aignan : Pour tous ceux qui ont un emploi, peut-être, mais cette politique suicidaire, malthusienne, nourrit chaque année davantage le flot du chômage et de la perte de compétitivité. Les Américains, les Chinois, les Japonais l’ont bien compris en décidant une politique monétaire souple, ce qui ne veut pas dire laxiste, qui a permis à leur pays de saisir l’immense potentialité de la mondialisation. Il faut comprendre que ce début du XXIe siècle nécessite des investissements colossaux pour inventer les produits de demain, qui décideront de la hiérarchie des nations, et que ce n’est pas avec le politique de l’euro fort, surévalué de 30 %, une politique pour les rentiers et les petits vieux, que l’on donnera un espoir de réussite sociale à nos banlieues. Regardez les exemples historiques, toutes les politiques monétaires restrictives et déflationnistes ont abouti à des drames économiques, puis sociaux, puis politique : France de l’entre-deux-guerres, Allemagne de Weimar, Amérique d’avant Keynes.

C’est un véritable suicide européen qui est en train de prendre consistance sous nos yeux, et c’est pourquoi je préconise 1) la démission urgente de M. Trichet ; 2) la refonte du traité de Maastricht, qui doit comporter aussi la recherche du plein emploi au même titre que la lutte contre l’inflation ; 3) la responsabilité de la BCE devant les ministres de la zone euro, comme la Federal Reserve Bank devant le président des Etats-Unis. Mais soyons clair : si l’Europe ne change pas sa politique monétaire, l’euro explosera en vol avant cinq ans, car l’Italie et la France, submergées de chômeurs liés à leur déficit commercial, seront bien obligées de revenir à leur monnaie nationale. Ne vaut-il mieux pas dès maintenant éviter cette crise et corriger le tir pour sauver l’euro ? Pour revenir à la question, les déclarations de Mme Royal et de M. Sarkozy sont incantatoires. Jacques Chirac avait fait de même avant chaque élection. Mais au lendemain de l’élection, tout rentre dans l’ordre, et M. Trichet continue de gouverner à la place des politiques. Pour le plus grand bonheur des rentiers et des actionnaires.

un_pays_special : Pourquoi les trois candidats en tête des sondages sont-ils trois candidats du "oui" ?

Nicolas Dupont-Aignan : Parce qu’ils disposent de partis politiques structurés qui font tout pour écarter ceux qui pensent différemment. Parce que, aussi, les gens du "non" sont trop divisés. Parce qu’ils ont aussi versé parfois dans la caricature. Et parce qu’enfin tout est fait pour évacuer du débat la question européenne, comme celle de l’OMC, encore plus décisive, ou celle de la politique étrangère. Les débats de style TF1 suintent de démagogie, de paternalisme et de cynisme, puisque les causes des phénomènes ne sont jamais abordées.

un_pays_special : N’est-ce pas populiste de dénoncer ainsi les puissants ?

Nicolas Dupont-Aignan : Ce serait populiste si c’était faux. Mais malheureusement pour le pays, nous sommes encore très en deçà de la réalité. L’Etat a été livré à quelques intérêts et les Français ont bien compris que leurs suffrages comptaient peu. C’est tout l’enjeu des prochaines années. Reconstruire des forces politiques capables d’avoir prise sur la réalité, capables de ne pas obéir à quelques médias manipulateurs, capables d’appeler à l’effort sans démagogie.

un_pays_special : D’après vous, faut-il un nouveau référendum ?

Nicolas Dupont-Aignan : Mon projet est très simple : présenter à nos partenaires une réforme de l’Europe, engager un bras-de-fer au nom du peuple français, mais aussi au nom des peuples qui n’ont pas été consultés et qui, pour la plupart, n’en peuvent plus de cette Europe bureaucratique et financière, pour réformer les choses. Ensuite, s’il y a un accord possible, bien sûr, seul le peuple peut trancher.

MB  : Combien de signatures avez-vous ?

Nicolas Dupont-Aignan : 450 promesses, il m’en manque environ 70-80 compte tenu de celles qui ne seront pas honorées. C’est extrêmement juste. Je demande à chacun qui le souhaite d’aller voir son maire pour lui demander de me parrainer. Tout est fait pour me bloquer parce que justement, j’exprime une voix différente qui refuse à la fois la pensée unique et l’extrémisme.

Choulbaguy : Que pensez-vous de la montée de François Bayrou dans les sondages ?

Nicolas Dupont-Aignan : Elle s’explique par le ras-le-bol des Français vis-à-vis du duel annoncé et martelé pendant un an dans la plupart des médias. Elle s’explique aussi par la franchise de François Bayrou. Il reste qu’il n’a pas clarifié sa position sur l’Europe notamment, où il veut faire revoter une Constitution. Je suis candidat. Au premier tour de scrutin, je veux défendre les idées gaullistes et républicaines. On a beaucoup parlé d’Europe, mais il faut aussi parler de l’avenir de la République comme du modèle social. Si je n’avais pas mes signatures, ce serait bien la première fois depuis longtemps qu’aucun gaulliste ne pourrait faire valoir une "certaine idée de la France".

Paul_C.o.D.A. : Que signifie être gaulliste aujourd’hui ? Est-ce que ce terme a toujours réellement un sens aux yeux du monde actuel ?

Nicolas Dupont-Aignan : Poseriez-vous la même question à un socialiste ? Le mot socialiste est aussi daté que le mot gaulliste. Il ne s’agit pas pour moi de revenir en 1958, rassurez-vous. De même, de Gaulle n’était pas un saint. Pour autant, les principes qui ont guidé son action me paraissent extrêmement modernes et utiles pour relever les défis du pays. Le respect du peuple, la droiture en politique, l’indépendance nationale, l’humanisme, le volontarisme politique, en un mot, le contraire des petits arrangements et de l’esprit de démission qui règnent au sommet depuis vingt ans et qui détournent nos compatriotes de la politique. Alors, bien sûr, peut-être un jour ce que je défends prendra un autre nom. Ce qui compte, c’est que cette "certaine idée de la France" , libre, forte et juste, perdure dans notre pays. Mon boulot est tout simplement de ranimer et de faire grandir cette petite flamme que certains ont laissée s’affaiblir.

missou : Au second tour, appelleriez-vous à voter pour Nicolas Sarkozy ou pour François Bayrou ?

Nicolas Dupont-Aignan : Je m’occupe du premier tour. Mais, rassurez-vous, je ne me déroberai pas au second. Laissez-moi le temps du premier. Je pendrai parti, bien sûr, car un homme politique national ne peut pas aller aux abonnés absents.

Tom : Avez-vous pensé à l’après-présidentielle ?

Nicolas Dupont-Aignan : Bien sûr que j’y pense. Comment réussir à former un mouvement politique solide entre la droite libérale et l’extrême droite ? Comment réussir à sortir de ce règne du show-bizz, de la frime et du fric qui a envahi la politique ? Debout la République, depuis ma sortie de l’UMP, s’affirme comme un mouvement politique à part entière. Quantité de jeunes notamment nous ont rejoints, venant à la fois de chez Chevènement ou de la droite. Il faudra poursuivre l’action, et je ne doute pas un instant que nous récolterons un jour les fruits de notre travail.

Sur les législatives, il est clair que nous avons des idées, mais je me refuse à faire des plans sur la comète tant que je n’ai pas réussi à obtenir mes signatures. Certains, bien sûr, aimeraient se présenter sous la bannière de Debout la République, mais je ne souhaite pas annoncer de grandes choses sans en avoir les moyens. Que se passera-t-il lors de la présidentielle ? Quels seront les mouvements qui se formeront ? En tout cas, il est sûr que je défendrai les mêmes idées aux législatives qu’à la présidentielle.

Gérard : Si vous étiez élu, adopteriez-vous une stratégie cherchant à constituer une majorité ad hoc "centriste-alter-noniste", ou seriez-vous le président d’une cohabitation avec le PS ou l’UMP, en fonction du verdict des législatives ?

Nicolas Dupont-Aignan : Sous la Ve République, le président élu entraîne obligatoirement une majorité autour de son projet. C’est pourquoi cela n’a pas de sens de revenir au jeu de la IVe. Si j’étais élu, de nombreux députés partageant mes idées le seraient obligatoirement. Par ailleurs, il va de soi que dans l’état de délabrement du pays, il faut rassembler au-delà de son camp et associer autant la droite que la gauche. Mais le tout est de savoir sur quel projet.

FFL : J’étais présent au Gymnase Japy durant votre meeting parisien. Vous aviez dit être la grande surprise du 1er tour. Le pensez-vous encore aujourd’hui ?

Nicolas Dupont-Aignan : Faut-il encore que je puisse accéder au premier tour. C’est mon seul souci aujourd’hui. Obtenir les 500 parrainages. Je persiste à croire que si j’ai la chance d’avoir la confiance des maires, mon discours pourra convaincre beaucoup de Français.

républicain : Que penser du ralliement de Chevènement à Royal ?

Nicolas Dupont-Aignan : J’ai beaucoup d’estime pour Jean-Pierre Chevènement. Il a choisi le ralliement sans doute parce qu’il ne pouvait pas faire autrement. Cela ne doit pas être facile, mais n’attendez pas de moi des critiques.

Paul_C.o.D.A. : Etes-vous pour la réforme de la nécessité des 500 parainages ?

Nicolas Dupont-Aignan : Il suffit de rendre anonymes les 500 parrainages, comme cela existait de facto auparavant, puisque personne ne regardait la liste affichée sur la porte du Conseil constitutionnel. Nous sommes revenus au Moyen Age, puisqu’il n’y a plus de liberté de candidature. C’est quand même un comble de voir le ministre de l’intérieur, candidat, choisir dans les faits ses adversaires. Nicolas Sarkozy, en incitant à parrainer Le Pen et Besancenot, opère en effet un déverrouillage sélectif en fonction de son intérêt politique.

chapichapon : Votre position sur l’immigration : plutôt "immigration choisie", plutôt "immigration zéro" ou plutôt "immigration autorisée " ?

Nicolas Dupont-Aignan : L’immigration choisie est une hypocrisie, puisque cela consiste à déshabiller les pays émergents qui ont besoin de leurs talents. L’immigration autorisée est une folie, car cela interdit l’intégration urgente de tous ceux, très nombreux, qui sont arrivés sur notre sol et à qui il manque logement, emploi, éducation pour leurs enfants. C’est pourquoi je suis pour une maîtrise de l’immigration et une aide massive à l’Afrique afin de se donner le temps nécessaire à l’intégration - je dirais même à l’assimilation - de ceux qui se sentent aujourd’hui exclus de la communauté nationale. Maîtriser, c’est suspendre le regroupement familial pour cinq ans, rétablir le contrôle aux frontières, pénaliser les employeurs de travailleurs clandestins. Ainsi, sans atteindre bien sûr l’immigration zéro, qui est impossible, nous serons davantage en mesure de tout faire pour lutter contre les discriminations, accélérer les formations professionnelles, loger ceux qui en ont le plus besoin, et qui ne sont d’ailleurs pas tous étrangers.

lyra : Êtes-vous favorable au codéveloppement ? n’est-ce pas une forme de néocolonialisme ?

Nicolas Dupont-Aignan : Non, le codéveloppement est une exigence absolue pour l’équilibre du monde, mais cela passe par une réforme radicale de l’OMC. Par exemple, je propose l’exception agricole au même titre que l’exception culturelle, afin de sortir du libre-échange les biens agricoles et permettre à l’Afrique de créer une politique agricole commune, fixant davantage les agriculteurs sur leurs terres. De même, il faut investir massivement dans ces pays en veillant à ce que l’argent ne finisse pas dans les banques suisses. Quand les Chinois le font (investissements en nature), on ne les accuse pas de néocolonialisme. Les Français doivent un jour ou l’autre arrêter de passer leur vie à regarder le passé, à se battre la coulpe. On ne construit pas un pays dans la psychanalyse collective de bazar qui n’a qu’un objectif : casser le moral des troupes. Il faudrait peut-être un jour s’occuper de l’avenir, retrouver une fierté nationale, regarder certes en face nos erreurs, nos fautes, mais aussi et surtout porter haut nos valeurs républicaines qui sont exceptionnelles, sinon il n’y aurait pas tant de gens qui voudraient s’établir en France !

Scamaroni : Quel regard portez vous sur Bayrou, qui utilise les idées gaullistes de rassemblement au-dessus des partis ?

Nicolas Dupont-Aignan : J’aime beaucoup François Bayrou. Son courage honore la politique. J’ai voté souvent avec lui à l’Assemblée. Mais je persiste à penser qu’il doit clarifier sa politique européenne s’il veut vraiment redresser le pays. Rien ne pourra se faire sans épouser la France du "non", celle qui a compris qu’il fallait changer l’Europe pour retrouver l’humanisme, mais Henri IV a bien changé de religion pour devenir roi de France. Il reste à François Bayrou à changer d’Europe pour conquérir la France. Je ne me déterminerai, avec lui comme avec les autres, qu’en fonction du fond des projets, de la réalité des mesures, et non pas selon l’humeur ou la mode.

Publié dans actualité nationale

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